Lectures de vacances (1) !

Ah, les vacances ! Ce doux moment où l'on peut lire tranquille sur la plage ou sous un arbre, où l'on peut savourer un livre qui nous fait vraiment plaisir, sans contraintes de temps...

Bref, voici mes deux premières lectures de vacances. Deux livres totalement différents, que ce soit au niveau du contenu ou de la forme.

D'abord, Le Lambeau de Philippe Lançon.

Lambeau, subst. masc. 1. Morceau d'étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55). 3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l'amputation d'un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l'amputation qu'à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu'une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). (Définitions extraites du Trésor de la Langue Française).

Comment ne pas être intrigué et attiré par cette quatrième de couverture pour le moins mystérieuse  et originale ?

Ce livre est le récit autobiographique d'un rescapé d'une tragédie moderne, celle des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo.

C'est le récit d'une effroyable descente aux Enfers mais c'est surtout de la lente et douloureuse reconstruction de soi dont il est question ici. Reconstruction du visage, bien sûr, mais aussi de son être profond, qui n'est pas ressorti indemne de cette tragédie. Peu de pathos, pas d'apitoiement sur soi-même, pas de haine ni de parole moralisatrice... Juste le témoignage d'un homme qui a connu l'horreur, qui a été victime du fanatisme religieux et qui veut raconter l'indicible, donner à voir l'inadmissible et surtout montrer qu'envers et contre tout il y a la vie.

Ce livre m'a beaucoup touché et restera un livre à part dans mes lectures. Le chapitre 4, celui de l'attentat, restera très longtemps dans mon esprit et m'a ému aux larmes. On n'en ressort pas indemne non plus... 

L'écriture est remarquable, les références littéraires sont omniprésentes et l'on comprend à travers elles l'importance que l'art et la littérature ont eu sur la convalescence du narrateur.

Un livre fort et unique !

Deuxième livre, que j'ai terminé hier soir : Sang famille de Michel Bussi.

" Tel un soleil brutal, la lumière du phare des Enchaînés inonde la pièce. Une seconde à peine. Puis l'obscurité reprend le dessus, simplement percée du halo des lampes torches. 
Je vais mourir ici. 
C'est une certitude. 
Une seule question me hante, la dernière : jusqu'où sont-ils prêts à aller pour me faire avouer ? A fouiller ma mémoire, comme s'ils pouvaient en arracher les souvenirs qu'ils convoitent ? 
Tout est allé si vite, à peine quatre jours.
Je n'étais alors qu'un adolescent parmi d'autres.
Un orphelin.
C'est du moins ce qu'on avait toujours voulu me faire croire... "

Je ne vous présente plus cet auteur, que j'aime particulièrement ! J'ai d'ailleurs déjà consacré un article à son sujet il y a plusieurs semaines.

Ce dernier roman est en fait une réédition d'un premier roman. Manoeuvre commerciale ? J'avais quelques craintes, je l'avoue... Eh bien, j'ai eu tort car ce roman est une réussite, et même s'il n'atteint pas le niveau de Nymphéas noirs, on se laisse très vite prendre au jeu ! Les personnages sont attachants, l'intrigue est bien ficelée (malgré quelques explications un peu tirées par les cheveux...) et le cadre des îles anglo-normandes est très dépaysant voire oppressant parfois.

Vous aimez les courses au trésor ? Les retournements de situation ? Les personnages à double facette ? Les associations de malfaiteurs ?

Alors débarquez vite sur l'île imaginaire de Mornesey ! Adrénaline garantie !